Charlie - Pas lui

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Publication:

Alna Editeur, La Rochelle, 2008.

(voir "Charlie", infra)

Résumé:

Un individu se présente une valise à la main. Il dit qu´il n'est pas raciste, sauf contre une personne, lui-même. Il s´appelle Pas Lui.

La nuit, couché contre sa valise, il y découvre l´Ancien de Ganshoren, mort. Il en apprend qu´il arriva enfant abandonné chez le vieux pendant la guerre, et comment il fut arraché de ses bras à la Libération pour être expédié en Amérique. Les autres se débarrassent de lui et Pas Lui devrait se garder !

Poursuivi par un agent, il s´égare sur une scène de Broadway. Il se lance dans un one man show improvisé où il demande aux autres de se mettre à sa place. Mais il doit fuir.

En train, il écrit à personne, qu´il est un lapsus de la vie.

Dans l´au-delà, il ne retrouve pas davantage les siens que lui-même. Au fond de sa tombe, il finit par consacrer tout son temps à un autre, Charlie, en se projetant dans le Kid. Comme il n´a pas de concession à perpétuité, il va retrouver dans son errance son parrain de guerre, qui cette fois ne peut le recueillir.

Thème:

Pas Lui incarne un personnage qui n´a jamais pu être lui-même.
Enfant, il est soustrait aux siens, qui vont être anéantis.
Arraché à sa famille d´accueil, il est envoyé de l´autre côté de l´océan.
Expulsé d´une dictature latine, il se réfugie à Broadway, où sans papiers, il ne peut rester.
Depuis sa naissance, il ne vit pas sa vie.
Acteur, il incarne d´autres que lui-même.
Marionnettiste, il donne la vie, sa vie, à ce qui n´en a pas.
Projectionniste, il s´identifie comme un fou à une ombre vivante, Dans la tombe, il parle de Charlie, qui n´a pas besoin de lui pour être.
Dans la mort, le voilà pour toujours Pas Lui.

Représentations:

  • « Pas lui ! » Le texte liminaire a été lu au Rond-Point, Paris, le 22 septembre 2002, dans le cadre de la Plus grande pièce du monde. Edité dans une première version aux Editions du Paradoxe (épuisé).
  • « L´Ancien de Ganshoren ». Texte d'après la version radiophonique, diffusée le 10 mai 2000 (voir rubrique Radio).
  • « A la vie comme à la mort » fut présenté notamment dans le cadre de "Lire en Fête", au Nouvel Essaïon, en lecture scénique, à Paris, le 18 octobre 2003.
  • « Lapsus » lu par l'auteur au Théâtre-Poème, à l'occasion de la présentation de Marginales, numéro sur Psychopathologie de la vie quotidienne de Freud où il a paru (n° 242, 2001).
  • « Charlie » (écrit àNew York mars 2004-Boitsfort décembre 2004), une commande du comédien Antonio Labati, créé le 23 août 2005.
  • Le tout a été refondu dans une Suite (2007), avec la récurrence du personnage dénommé désormais Pas Lui.

 

 

  • « Charlie »

               d’Adolphe Nysenholc (extrait de Pas Lui)

 

              Traduction

              en anglais par Sophie Roulland, Londres, 7 février 2012

  • Représentations

 

  • « Charlie » a été créé par Antonio Labati, au Festival de Seneffe, organisé par le Théâtre-Poème, le 23 août 2005.
  • Cinéma Chaplin, interprété et mis en scène par Antonio Labati et Mirabela Vian, au Cinéma Chaplin, rue Peclet, Paris 15e , lundi  9 décembre 2010, 21h, et dimanche 12 décembre 2010, 20h et 17h.

  • Salle des Arts et Loisirs, par Antonio Labati et Mirabela Vian, Mouroux, 8 avril 2012.

  • La Bohème, par Antonio Labati et Diana Regaño, Coulommiers, 21 septembre 2013.

  • Théâtre municipal, par Antonio Labati et Diana Regaño, La Ferté-Sous-Jouarre (La Marne), 16 janvier 2014, 14h30.

  • Maison de Jean Racine, par Antonio Labati et Diana Regaño, La Ferté-Milon (L’Aisne), 18 janvier 2014, 20h.

  • Maison des Sciences Humaines, Université d’Angers, lecture scénique par l’auteur, Colloque international Charles Chaplin, 11 avril 2014, 11h.

     

Presse:

Hommage à Chaplin, Cinéma Chaplin, Paris, déc. 2010 (pdf, 586 ko).

Extrait:

lire un extrait de la pièce

 

Notes sur Charlie : 

Résumé

Un homme debout dans sa tombe explique son rapport à Charlot. Il a vécu et est mort avec son image, qui l’anime encore. Un mort nostalgique de celui qui lui avait donné tant de plaisir à vivre et qui pensait le retrouver .

 

Adolphe Nysenholc et Charlie

Adolphe Nysenholc est considéré « comme un des tout meilleurs spécialistes mondiaux de Chaplin » (Francis Bordat, in Positif, Paris, n°525, nov. 2004), avec deux ouvrages souvent cités. Il a organisé le premier colloque international sur Charles Chaplin (Sorbonne, 1989, patronné par Simonne Veil et Jack Lang, avec la présence de Géraldine Chaplin), dont il a publié les actes à Berlin. Il a fait des dizaines d’exposés sur Charlot comme personnage comique.

Son autobiographie, Bubelè l’enfant à l’ombre, révèle que son enfance s’est déroulée comme celle du Kid : abandonné, recueilli, kidnappé, enlevé au ravisseur par ceux qui l’aimaient, et un happy end apparent.

Genèse

« Un jour Antonio Labati m’a lancé un défi : parler de Chaplin. J’ai immédiatement dit non. Il n’y avait rien à ajouter à l’art du grand imagier. Mais l’idée m’a travaillé. Parti peu après en avion, au-dessus de l’océan, un paragraphe s’est imposé à moi, puis à New York, chaque matin, je me suis réveillé avec une page, si bien qu’au bout de mon séjour, je suis revenu avec un ‘journal’, où, dans un retour sur moi-même, j’étais tombé en aveu pour dire combien Chaplin m’avait aidé à vivre. »

Adolphe Nysenholc, biographie

Adolphe Nysenholc a connu une enfance cachée pour ne pas être déporté. Il aurait dû partir à Auschwitz à trois ans, en Israël à 9 ans, aux Etats-Unis à 13 ans. Il est toujours resté à Bruxelles, comme par reconnaissance à ses sauveurs, dont il a pourtant été arraché après la guerre. Elevé par eux en flamand, il fera ensuite ses études en français. C’est dans les orphelinats juifs où il s’est retrouvé qu’il aura la révélation de Charlot. Il défendra la première thèse de doctorat au monde sur Charles Chaplin.

Adolphe Nysenholc et le théâtre

Adolphe Nysenholc privilégie le spectacle vivant, où il peut faire revivre d’une certaine manière ses morts. C’est le cas de Survivre ou la mémoire blanche (où l’âme d’une mère disparue dans la Shoah revient un demi-siècle plus tard habiter chez son fils) et Mère de guerre (où ses deux mères, celle qui l’a mise au monde avant de mourir à Auschwitz, et celle qui l’a recueilli et élevé, se disputent à son chevet, pour savoir avec qui il ira dans la mort.) Ces pièces ont été traduites en plusieurs langues.

Dans Charlie, le personnage est possédé lui par Chaplin, certes mort, mais dont la créature demeure vivante, qui n’a pourtant jamais été qu’une ombre. Lui l’anonyme, dans sa parole d’outre-tombe, il continue à exister tant qu’il sera animé par l’image de celui qui l’a habité toute sa vie. Il se sent ainsi presque plus présent que durant son existence, où il était déjà ‘mort’ pour les autres, en tout cas pas aussi vivant qu’il l’était pour lui-même. Il exprime là sa condition d’éternel survivant, qui ose à peine respirer car on a voulu sa mort à sa naissance lors de la persécution et aussi parce qu’il se sent coupable d’exister à la place de ses parents assassinés. Mais aussi résilient que Charlot, il pratique l’auto-ironie qui le sauve sans cesse du désespoir.

Adolphe Nysenholc, ancien président de Répliq, association d’écrivains de théâtre francophones belges, a créé « Vent du Nord » en Avignon Off en 2001, séries de lectures de pièces par les auteurs eux-mêmes, et qui fut d’une certaine façon à l’origine du Théâtre des Doms.

Il a bénéficié d’une résidence d’écriture à la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon.

Ses pièces sont publiées par Lansman, CLUEB (Cooperativa Libraria Universitaria Editrice Bologna), Alna.

 

 

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